Communiquer pour le développement, un défi de la Responsabilité Sociale Entrepreneuriale

L’Université Externado a été le siège du Forum Ibéro-américain sur la Communication Responsable, qui a pour objectif de présenter des idées, des projets et des stratégies de communication dans le domaine de la responsabilité sociale.

Avec la participation de la Colombie, le Mexique, l’Equateur, le Pérou, le Chili et l’Argentine, Corresponsables, le moyen de communication spécialisé en matière de Responsabilité Sociale Entrepreneuriale, a organisé le Forum Ibéro-américain sur la Communication Responsable à Bogota.

Grâce au soutien de la Faculté d’Administration des Entreprises, l’Externado a été le siège du débat sur ce sujet, et plus particulièrement sur les Objectifs de Développement Durable, protagonistes de l’agenda des entreprises et des institutions.

Il s’agit d’un ensemble d’objectifs mondiaux pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité de ses habitants. Chaque objectif a des buts particuliers qu’on doit atteindre dans les 15 prochaines années.

Pour atteindre ces objectifs, non seulement le gouvernement doit apporter sa pierre à l’édifice, mais aussi le secteur privé et la société civile. Pour cette raison, des leaders d’importantes entreprises du pays, ont participé au forum qui s’est tenu dans nos installations, lors duquel ils ont présenté des idées et des stratégies en la matière.

Comment peut-on participer depuis la communication et la RSE ?

Pour Mauricio Flores, directeur de la Communication, l’Image et la Responsabilité Corporative de BBVA, il y a encore de grandes entreprises qui n’ont toujours pas un plan de responsabilité corporatif, « que cela arrive dans un pays où il y a autant d’inégalités comme la Colombie, doit nous faire réfléchir », a-t-il affirmé.

Cependant, au-delà de définir des plans pour promouvoir les objectifs de développement, le conférencier a expliqué que les entreprises doivent avoir un plan stratégique de communications, pour présenter ces actions de RSE.

« En ce qui concerne ce point les défis sont importants, car les médias se méfient de ce genre d’informations. Mais notre rôle en tant que gestionnaires de la communication, est de multiplier les bonnes pratiques entrepreneuriales », a-t-il manifesté.

Pour motiver les médias à couvrir les activités de responsabilité sociale de l’entreprise, M. Flores a indiqué qu’il est essentiel que les chiffres et les résultat concrets d’un programme, deviennent des histoires qui attirent l’attention de n’importe quel type d’audience.

Justement, Marcela Buitrago, chef régional des communications et médias numériques de Cemex Colombie, a parlé de la « bloquera solidaria » (blocs solidaires), un pari de la multinationale, pour créer des solutions en matière de logement qui améliorent la qualité de vie des communautés où cette entreprise est présente : la Colombie, le Mexique et 15 autres pays en Amérique Latine.

Le programme s’adresse aux familles les plus démunies, qui se rendent volontairement dans les installations de Cemex pour construire un certain nombre de blocs de béton. La moitié de ces blocs est utilisée pour construire ou améliorer leur logement, et l’autre moitié est commercialisée pour pouvoir soutenir le projet.

« Notre pari est de montrer le changement et notre apport au sein de ces communautés. En tant qu’entreprise, nous utilisons les médias numériques pour communiquer, car dans la publicité télévisée l’investissement est beaucoup plus important et le public atteint est moins nombreux », a souligné l’invitée.

A l’événement a aussi participé Lina Echeverri, vice-présidente des affaires publiques de Cerrejon Colombie, qui a signalé le besoin de faire une analyse différentielle par rapport à la communication et aux stratégies de RSE dans les régions éloignées.

« Lorsque nous travaillons dans des zones frontalières, les défis sont différents. Notre engagement est d’agir en appliquant de hauts standards techniques et de le faire avec rigueur dans des contextes indigènes et afro-descendants », a-t-elle expliqué.

Par exemple, dans ce cas la stratégie de la compagnie a laissé de côté l’assistance excessive qui se compare à « offrir le poisson », et maintenant on doit « apprendre aux gens à pêcher » en promouvant des plans régionaux de développement et l’apport d’assistance technique.

« Suite à la réduction des primes dans la région, La Guajira fait face à une crise économique et institutionnelle. C’est justement ce vide que nous voulons remplir », a-t-elle souligné.

Lors de la deuxième séance, les invités ont été d’accord sur le fait que la communication doit se faire à partir de faits réels, et cela ne comprend pas seulement des réussites mais aussi des échecs. « Une organisation avec une bonne réputation, a plus d’opportunités dans un moment de crise. Il faut savoir tirer profit des crises », ont-t-ils affirmé.

A la fin du forum, Correponsables a remis des prix pour récompenser les bonnes pratiques. L’Externado a fait partie des lauréats, grâce à son rôle stratégique dans le domaine de la communication sociale responsable.