Le sport en Colombie : une industrie négligée

Malgré les efforts faits par Coldeportes, Rafael Villegas, journaliste avec plus de 40 ans d’expérience dans le domaine, a expliqué qu’en Colombie il y a une espèce de « myopie managériale » qui freine le développement de l’industrie sportive.

Dans le cadre de la conférence « Le boom du sport en Colombie » des conférenciers experts en la matière ont exposé leurs avis sur l’industrie sportive en Colombie, les défis et les opportunités. Les invités ont été d’accord sur le fait qu’il faut former des administrateurs sportifs spécialisés, avec les compétences interdisciplinaires nécessaires pour promouvoir les sportifs dans notre pays et devenir ainsi une puissance continentale.

Selon Tirso Zorro, coordinateur de l’Excellence Olympique Conventionnelle à Coldeportes, un mois après l’obtention en finale de la première médaille d’or olympique en BMX par Mariana Pajon lors des Jeux Olympiques 2012, les organisateurs nationaux ont dû annuler la compétition féminine dans la même discipline car il n’y avait pas assez de participantes.

Cependant, aujourd’hui, il s’agit d’un sport qui a beaucoup évolué par rapport au nombre de participants, aux médailles obtenues et même en matière de financement.

La fin heureuse du BMX féminin, même si c’est encore en cours, c’est un cas à part car la plupart de sports en Colombie se battent actuellement pour survivre dans un pays où malgré le grand nombre de sportifs talentueux, il n’y a pas un soutien financier, journalistique et politique comme dans d’autres pays, puissances sportives au niveau mondial.

Comment expliquer le manque de ressources pour administrer une école de football à Bogota ? Comment expliquer que Millonarios a dû vendre ses actions à une compagnie étrangère pour régler ses dettes ?

Ce sont quelques exemples qui concernent la discipline sportive la plus populaire en Colombie, imaginons alors les problématiques pour les sportifs de lacrosse, de volleyball ou même de basketball, pour trouver des espaces d’entraînement, des sponsors, l’attention des médias et avoir de l’impact social.

D’après Rafael Villegas, journaliste sportif avec plus de 40 ans d’expérience, il s’agit d’une espèce de « myopie managériale ». Il affirme qu’en Colombie nous n’avons toujours pas compris que le sport c’est un produit comme n’importe quel autre, et qu’il faut le développer avec des stratégies particulières. Les stratégies doivent comprendre les dynamiques du monde sportif ; de la même manière dont Coca Cola conçoit une stratégie qui prend en compte des aspects législatifs, financiers, publicitaires, sociaux et économiques.

Dans cet ordre d’idées, il faut qu’on commence à former des administrateurs sportifs, avec les compétences et les connaissances nécessaires pour avoir un impact effectif sur le développement de cette industrie en pleine croissance, mais qui pour l’instant est négligée en Colombie.

Un administrateur sportif doit être un professionnel, doit connaître le monde sportif, le jargon et les défis du secteur, pour pouvoir ainsi, d’une manière interdisciplinaire, concevoir des projets sportifs à réussite et de grand impact.

L’Université Externado de Colombie et la Faculté des Finances, du Gouvernement et des Relations Internationales, proposent une Formation en Gestion Sportive, où les participants pourront acquérir des compétences administratives, légales, de marketing et journalistiques, entre autres, pour développer un produit spécifique, un produit sportif.