Les grands défis de l’hôtellerie et du tourisme

A la dernière séance du cycle Roundtables Hospitality Experts, qui s’est déroulée à l’Externado, ont participé le président de COTELCO, Gustavo Toro ; et la directrice exécutive de la corporation, Angela Lastra.

Le tourisme informel, où n’importe quelle maison peut offrir des services d’hébergement, menace gravement le secteur hôtelier formel, qui paye des impôts et qui a de multiples obligations. De cette manière se configure une situation inéquitable pour « l’industrie dans cheminées », qui nuit spécialement les petits hôtels formels, qui sont en général, des entreprises familiales avec des structures financières fragiles.

Cela a été expliqué par les directeurs de la corporation hôtelière et touristique lors de cet événement, organisé par la Faculté d’Administration des Entreprises Touristiques et Hôtelières, qui demandent des conditions égales pour l’l’hôtellerie traditionnelle, les entreprises illégales et les nouvelles modalités, telles que Airbnb.

D’autre part, ils ont invité le secteur à utiliser, dans tous les niveaux, les nouveaux outils technologiques, fondamentaux pour la concurrence mondiale actuelle.

Ce n’est pas un secret que le tourisme est devenu, dans un grand nombre de pays, un facteur clef pour la croissance de l’économie ; plusieurs endroits ont survécu grâce aux importants bénéfices économiques que les touristes produisent tous les ans dans le monde. Et la Colombie n’est pas l’exception, même s’il y a beaucoup de progrès à faire, pendant les dernières années l’occupation hôtelière s’est maintenue (55%), en étant San Andres, Antioquia, Carthagène, Nariño et Bogota, les villes qui reçoivent le plus grand nombre de touristes dans le pays.

Selon Angela Lastra, directrice exécutive de COTELCO, on peut dire que le contexte est encourageant : pendant ce premier semestre les départements de Caldas, Magdalena et Atlantico, sont rentrés dans la liste des endroits préférés par les touristes. Egalement, le nombre de touristes étrangers qui préfèrent notre pays a augmenté. Des vénézuéliens, étatsuniens, argentins, brésiliens et mexicains sont les premiers dans la liste.

Et même si on n’ignore pas que cela bénéficie l’hôtellerie et le tourisme, le secteur traverse aujourd’hui une crise et doit faire face à plusieurs défis.

D’abord, l’un des sujets les plus préoccupants est l’informalité, a signalé le conférencier.

Pendant les dernières années, et grâce aussi aux avancements technologiques et à la grande variété d’offre que l’on trouve sur internet, n’importe qui peut offrir des services hôteliers.

Ce modèle se développe considérablement et nuit aux entreprises qui respectent toutes les lois et qui, face à la nouvelle situation, perdent des clients et de l’argent : « nous avons déjà présenté un Projet de Loi au Congrès, en demandant au gouvernement de faire respecter les normes et d’appliquer aux entreprises informelles les mêmes conditions qui nous sont appliquées. Seulement à Bogota, 6.200 chambres sont proposées sur Airbnb, c’est-à-dire informelles, alors que parmi celles qui sont approuvées par le Ministère du Tourisme, on compte environ 3.000, a exprimé Gustavo Toro, président de COTELCO.

Mme Lastra a insisté sur le besoin d’être en concurrence avec les mêmes règles, car le marché devient injuste. « Il devient de plus en plus difficile d’être en concurrence avec les hôtels informels. Encore plus, si l’on sait qu’en Colombie 75% des hôtels formels sont petits, c’est-à-dire, sont gérés par des familles et ils ne peuvent pas baisser les prix comme le font des applications telles que Airbnb », explique-t-elle.

Un autre problème est lié à la réforme fiscale, qui a établi que les lieux qui offrent des services hôteliers doivent payer 9% d’impôt sur le revenu : « cela fait fuir les investisseurs, car le gouvernement continuera à augmenter les impôts. Il n’y a pas de sécurité financière », a reproché la directrice exécutive de COTELCO.

Parmi les impôts imposés à l’industrie hôtelière, on retrouve aussi celui de la surtaxe de 20% à l’énergie, qui n’est exigée qu’à ce secteur actuellement.

La révolution technologique a rendu la situation encore plus compliquée. Aujourd’hui, si l’on souhaite que l’hôtel soit rapidement retrouvé par le client sur internet, on doit payer un certain montant, en dollars, selon la qualité de l’hôtel, pour intégrer le « Online Travel Agencies » (Agences de voyage en ligne), telles que : Expedia, Priceline, Orbitz, Booking, Hotels.com et OneTravel, entre autres. Encore des dépenses pour le petit hôtelier.

Face à cette situation, les invités de l’Association Hôtelière et Touristique de Colombie – COTELCO, ont invité les étudiants et les académiciens présents à assumer les défis du programme d’Administration des Entreprises Touristiques et Hôtelières. « Et même si ce n’est pas facile », ont-ils souligné, l’objectif est de chercher à structurer et à exécuter un plan d’innovation technologique pour l’hôtellerie, la professionnalisation du secteur, la consolidation du tourisme colombien dans tous les départements du pays, non seulement dans ceux dont on a parlé et qui sont les préférés des touristes et, plus particulièrement, mener une lutte plus ferme contre l’informalité.